Entrevue productive - ou pas || feat. Pandore || 02 juin 2015

Le coassement caractéristique d’un vieux corbeau malade se fit entendre dans mon bureau, et eut pour effet de me réveiller. Je n’avais pas dormi de la nuit. Trop absorbé dans mes lectures, je n’avais pas vu les heures défilé lorsque le soleil pointa le bout de ses (trop) lumineux rayons.

L’oiseau noir, coupable de ce bruit, était tranquillement entrain de sautiller sur le canapé à quelques mètres de mon bureau.

Pour ceux qui l’ignorent ; si je tiens un cirque remplis d’animaux en enfers, je possède aussi une petite ménagerie sur Terre…

« Tu vas arrêter Corvo ? je travaille là. »

BON, oui, je mentais (hélas, le sommeil ne fait pas partit des tâches d’un détective). Mais bon… déjà que ce piaf ne devait pas être là… Corvo était un vieux corbeau, et la seule raison pour laquelle je l’avais amené au travail était que cette emplumé était tomber malade après avoir décidé de prendre un bain en pleine nuit. D’après le vétérinaire, il devait rester dans un endroit chaud et être surveillé au cas où son état s’aggraverait.
Alors que je continuais à rouspéter sur un corbeau qui y portait autant d'importance à mes protestations que le prix des sandalettes au marché de Moscou, une jeune femme venait d’entrer dans mon bureau.

C’était une rousse, de grandes tailles, elle me demanda si j’étais bien ‘‘Madame Pink’’.

« C’est bien moi. » répondis-je simplement.

Elle se présenta alors, James (et non pas Charlie) Brown, membre du FBI. Elle m’avait contacté il y a quelques jours. Elle savait (par un collègue) que j’enquêtais sur les disparus. Nous devions échanger nos infos. Et… si je savais que c’était… inutile… je préférais jouer le jeu. Si retrouvé les disparus n’était plus une priorité pour moi, trouvé celui les avait enlever avant les humains était une priorité absolue.

À là vu du paquet de sucreries, une lueur s’illumina dans mes yeux. J’avais déjà des raisons (que je n’évoquerais pas, pour le moment) d’aider le FBI. Mais avec ceci en plus dans la balance, il était impensable que j’annule notre entretient.
Avec un franc sourire, je répondis.

« Salutation, agent Brown. Bien sûr que cela m’intéresse toujours. Je travaille toujours sur la disparition d’une des victimes, après tout… »

Je jetais alors un coup d’œil au corbeau qui c'était calmé. Et continuais :

« Et appeler moi Helena, je vous prie. »

‘‘Madame Pink’’ … j’avais l’air si vielle que ça en forme humaine pour que me donne du ‘‘Madame’’ ?

Je sortis alors un petit carnet. Il comprenait les informations sur Léonard Smith, le disparu que je devais chercher et qui m’a amené à enquêter sur les autres cas.
Si le jour où sa petite-amie, Esmeralda Vanhogen, on m’avait dit que je finirais quasiment sans info et avec presque aucune piste… Je n’aurais jamais hésité avant d’accepter.

     

Corvo émit un coassement comme s’il avait compris que l’agente du FBI parlait de lui. Je soupirais en espérant qu’il n’allait pas nous couper lors de nos discussions.

« C’est un plaisir pour moi de collaborée avec le FBI. »

Elle présenta alors rapidement Léonard, celui sur lequel j’enquêtais. Elle relia sa disparition aux autres qui ont sévi depuis le début de l’année.

« J’en suis venue à la même conclusion, James. »

Je marquais une petite pause, le temps de prendre l’une des sucreries…

« J’ai pu interroger sa petite-amie, c’est d’ailleurs elle qui m’a engagée. Elle ne sait pas où il est. Ses parents, ses professeurs et ses amis non-plus. C’est comme s’il c’était volatilité. La seule "piste" que j’ai, c’est un type qui a prétendu que c’était un coup des aliens. »

Je ris légèrement… Bon, c’était sans doute l’humain le plus proche de la vérité, mais le simple fait de penser une seconde que quelqu’un puisse le croire me faisait beaucoup rigoler. Je mangeais le bonbon pris précédemment, avant de continuer.

« En réalité… » Je sortis un porte-document. « J’ai des questions concernant une des victimes présumées… le Prêtre Philip Erigan. Je ne suis pas experte en enlèvement en série, mais cet individu est différent des autres… »

Je sortais les avis de recherches et que j’avais imprimé et les posais sur la table, il manquait juste ceux d’Edward et de Nathalia.

« Le Prêtre Philip Erigan est le seul individu de plus de 25 ans, et même plus de 35 ans, à avoir disparu. De plus, si on ne compte pas Edward et Nathalia qui ont disparu deux mois avant, c’est le premier à avoir disparu. »

J’étais aux festivités organisées par Lilith, et je savais pertinemment qu’Edward et Nathalia n’était pas des victimes de la même personne que les autres. Et si je regroupais ce que je savais avec ceux que les humains présentaient, le premier disparu était le Philip.

« J’aimerais, si vous me permettiez, jeter un œil sur le dossier du père Erigan. Son cas m’intrigue. »

D’un geste rapide, je pris un autre bonbon avant de le mettre dans ma bouche. Ils étaient délicieux.