[EVENT] Gestion des blessés et interrogatoires | 3 juillet 2015 {Abaddon, Jill, Nero, Mara & los PNJs}

     Dans le calme d’un autre chaos une petite voix s’élève. Véritable rengaine au rythme des plaintes, la belle prise à pester en murmure. Ce regret quitta des lèvres ruminant aux frissons diffus, les membres gourds prompts à s’agiter. Sourcils froncés, paupières folles. Sa bouille que trop crispée tangua vivace, comme des poings se serrent. Les phalanges plus pâles encore que sa carnation charmeuse ou ses jolies mèches. Une teigne teintée d’effroi. Le pouls s’accélère encore, s’emballe à rompre. Puis un sursaut saisit la civile, assise, le souffle sonore avec l’air hagard. Une brève crise de panique. La belle lueur diurne déchira pénombre incertaine, l’éblouie. L’angoisse délaisse alors son visage. Sa transe s’estompe tandis que l’affreux spectre d’une tueuse s’évanouit dans un rire glaçant, rien qu’un remugle d’onirie. Ne restait plus que la sueur et la poussière de décombres en bouche. La gorge aride. Elle se rassura vite d’un petit soupir, se détendit et effectua le preste examen de blessures fraiches. Surtout une migraine, le reste raide. La cavalerie avait déboulé, sauvant ainsi sa carcasse de triste vaincue. Mais la débâcle devint victoire. Un homme gisait du reste à ses abords. L’étudiante laconique reconnu son compare de calvaire, cette énigme ambulante. Se trouver en sa présence induit-il une volonté de s’entretenir, ou la désillusion d’une pure coïncidence l’assaillirait-elle alors que la blonde pensa enfin pouvoir lui soutirer quelques explications sur son cas ? Nul besoin de la prier de rester inerte, Lily n’envisageait pas l’escapade –susceptible de rouvrir sa plaie dorsale, voire la rendre suspecte- ni d’encourir de ruiner l’occasion d’obtenir des réponses, même par la simple observation de ces olibrius à l’œuvre, au travers d’un juste témoignage. Bien qu’on douta que ce drame ait le moindre lien avec la série d’incidents de ces derniers mois, du train qui soi-disant dysfonctionne aux terribles rapts insolubles. Au moins l’absence de son père la rassura, sa frayeur qu’il la secoure en tenue tactique dès lors dissipée. Ces types dignes de forces spéciales ne la mettraient pas dans la confidence, il lui incomba seule de balayer le baratin ou l’intimidation. Or fut-ce bien judicieux d’y parvenir ? Avec son tact légendaire et sa franchise acerbe elle risquait d’avantage d’engatser du machiste sous pression. « Il va s'en tirer ? », fit-elle filoute.



La miss https://nsa40.casimages.com/img/2020/02/08/200208113446521728.png

Nero se sentait tout à fait bizarre, ni vraiment là, ni absent, du mal à penser, du mal à rester éveillé. Il sentait des mains se poser sur lui, un masque sur son visage avant d’être levé et transporté sur quelque chose de bien plus confortable que le sol. Il arrivait mieux à respirer néanmoins il se sentait toujours groggy et bizarre. A la piqûre, le bleuté ne sentit qu’une petite pression et au bout de plusieurs minutes, cela semblait faire effet car sa vue semblait moins se troubler…

« Agent Sorensen, nous allons vous déplacer sous la tente, dès que nous partirons, nous vous ramènerons au QG. Vous m’avez entendu ? Vous serez interrogé une fois de retour. Profitez-en pour vous reposer. »

Nero hocha la tête, il se laissa transporter jusque sous la tente. Il comprenait que l’urgence était de gérer les blessés et de laisser peu à peu les médecins normaux s’occuper de ça après avoir interrogé les autres. Il ferma donc les yeux dans le but se reposer.

     Curieuse approche. La donzelle devint suspicieuse, sa réflexion trahie d’office par un bref rictus. Loin d’une grimace, ses paupières tout juste plissées dans l’instant. Certes le médecin souhaita s’assurer que son esprit puisse formuler récit lucide, avec structure élaborée, alors qu’une personne en plein traumatisme s’échinerait en cafouillages, bien confuse. Mais quel besoin l’urgentiste, même militaire, eut-il à connaître sa version des faits ? Ce propos relevant du domaine judiciaire. Que faire donc ? Elle dénigra vite l’option du silence ou l’effronterie, afin de divulguer un minimum de détails. Concise avec sa syntaxe synonyme d’une pensée stable, saine. La froide logicienne n’aurait pu feindre hélas d’être niaisarde ou perturbée, le témoignage d’un certain comparse –envisagé dans sa largesse- démolirait alors toute sa crédibilité. Et puis l’innocence ne rougit de rien, aussi tout baratin serait puéril. « Une meurtrière a fait un carnage, l’on a échoué à la maîtriser. » Autant omettre son implication réelle et l’appel aux mystérieux renforts. L’indicatif téléphonique encore frais dans sa mémoire. Et si l’intelligence nuit aux meilleurs, sa paranoïa légère ainsi qu’une propension à sur-interpréter la perdit parfois en écarts terribles ou fâcheux, susceptibles de vexer [son prochain]. Asociale à tendance sociopathe, la blonde à l’aise avec son score proche d’une élite au SAT* ne s’embarrassait plus depuis des lustres des conventions sociales ou d’estime pour quiconque. Surtout pas des inconnus dignes d’agence louches. En outre, l’évidence d’une non exposition à un éventuel élément bactériologique et l’improbabilité croissante qu’une toxine maculait le fléau bizarre de son agresseuse, mais encore l’insoluble présence d’une sorte de végétal intelligent –probable prototype d’arme mimétique à nano-machines- la trotta autant que ces cas de crimes insolites. Stupide direction de l’hôpital qui rogne sur les dépenses, là où un portique de détection de métal put faire la différence. Car un déguisement se trahit lorsque sonne une lame déclarée en bois ou autre. De la négligence criminelle, à son sens. Voilà ce que devrait dénoncer les chroniqueurs notoires. Un peu d’activisme l’apaiserait, du reste.

Spoiler:

     Un agent fédéral masqué qui ne brandit pas sa plaque, encore plus étrange. Ces foutus fonctionnaires gaspillaient l’argent du contribuable avec leurs manœuvres de déploiements tactique énormes. Son réveil dans des circonstances troubles l’aura laissée envisager l’incident chimique, or s’il n’en fut rien ces types lui firent l’effet de pires paranoïaques que sa propre personne. Les terr*ristes en présence n’avaient que des explosifs ou des lames, pas la moindre injection à déplorer. Mais le facteur des plantes détonnait toujours, la thèse de l’hallucinogène encore présente. Rien n’ayant de sens ce soir, on faillit rire. Et quel besoin d’alibi ? L’autre bellâtre témoignerait en sa faveur. Son casier judiciaire de relative délinquante [mineure] ne changerait pas alors l’issue de l’enquête. La blonde flave manda dont sèche -mais sans paraitre autoritaire- qu’on lui présente preuve d’affiliation officielle. Aiguillant par sa méfiance sur l’identité d’une lanceuse d’alerte concise et observatrice. Et on offrit à l’agent en règle de consulter au besoin sa pièce d’identité, dans son sac. « J’ai de quoi écrire une daube pour les masses, fifty shade of grave(s) ou moi, survivante. » De l’humour noir, son cynisme. Mademoiselle retrouva preste son sérieux pour délivrer alors le détail du drame, avec sa minutie brève et froide. L’heure exacte de son arrivée puis celle des ennuis, le motif sommaire de sa présence puis la chronologie concrète de ses propres actes. Ainsi qu'une description poussive et précise de la femme, rien sur l'autre hélas. Aucune réflexion, que du factuel. Rationnelle quitte à paraître sotte, dans la mesure où elle cru voir un projectile militaire dans le couloir qui donne sur l’accueil. Une interprétation plus logique (d’un complice à lance grenades) que la danse macabre d’une plausible médiéviste évadée d’un asile. On s’attarda peu sur le cas du héros convalescent. Lui ne passant pas pour stupide, nul blâme.

Spoiler:

     Sa besogne accomplie, en bonne samaritaine, Lily se tut. D’un mutisme qui intime à l’envie d’évasion, voire la quiétude isolationniste d’un repos réparateur. Pas un regard au brave médecin. Les verves volubiles l’ennuyant. Son attitude s’avéra garante d’une certaine vaillance, du reste. Aucune fièvre ni douleur ne vint l’étourdir, voire affliger d’un malaise. Alors le discours parut futile pour traduire sa réponse. « Soit, merci. », susurra-t’elle résignée par prudence, d’aventure allongée. L’air songeur. Pas le moins du monde anxieuse à fouler encore ce site qui en aura traumatisé d’autres. Et son témoignage de reconnaissance, même concis ou ambigu, signifiait son estime des secouristes. N’en déplaise à l’autre -qui récolta d’avantage de froideur-. Et l’homme entendit-il la confession identitaire ? Patronyme, adresse et au besoin indicatif téléphonique, quoiqu’on rechigna de divulguer ce dernier détail. N’ayant guère besoin qu’un parent accoure, surtout pas son père. Fut-ce t‘il dans le métier. La blonde n’aurait pas tant d’assurance à comparaitre au procès impossible. Sa réflexion se perdit en une molle sieste. Le garçon à la traine marine la visitera-il dans la semaine où le mois ? Autant saisir le prétexte de subir ou rejoindre une cellule psychologique de groupe afin de prendre contact utile avec d’autres témoins et acteurs. Un transfert sans encombre, peu de patients en observation là où un cortège de dizaines de sacs mortuaires dut défiler dans le vacarme lointain des sirènes et du trafic routier intense. Ce calme soudain sembla irréel, emplit d’inquiétudes. Malgré la relative veille tranquille de garde dévots. Personne hélas pour traiter de l'affaire.