Le garçon désespéré rencontra une reine [DONE]

Taille : 2m20 au garrot Provenance : Montagne des Raxvias Longévité :  3000 ans Régime : herbivore & cristaux Utilité / Particularité : Signe de chance et de longévité.  

Le Phylisiaris est un mélange de diverses créatures : un corps et une queue de cheval, une crinière de lion, de longs poils ondulent le long de ses pattes, de longues oreilles, un museau allongé, deux cornes d'une cinquantaine de centimètres se dressent sur sa tête, quatre autres cornes d'une trentaine de centimètres sont disséminées le long de sa colonne vertébrale et enfin le Phylisiaris est doté de neuf yeux aux pupilles dorées : trois sur sa tête et trois sur chacun de ses flancs. Son pelage est blanc et ses yeux sont entourés de deux demi-lunes rouges.

Les Phylisiaris sont des créatures pacifiques qui vivent dans une harmonie relative avec leurs congénères les Raxvias. Si ceux-ci sont omnivores, ils n'attaquent que très rarement leurs voisins car leur taille, les coups de sabots, les dents acérées capables de broyer les cristaux et leurs cornes sont redoutables. Lors des averses de cristaux, les Phylisiaris se terrent dans les grottes les plus proches, en outre de leur peau résistante, ces bêtes peuvent sentir les averses 20 minutes à l'avance, ce qui leur permet de les éviter.

Les Phylisiaris vivent très discrètement et n'apparaissent que très rarement devant les démons. Si bien que quelques rumeurs racontent qu'ils seraient vecteurs de chance et qu'ils n'apparaîtraient que lors des règnes prospères portés par un souverain puissant. D'autres rumeurs racontent que la créature aurait le don de clairvoyance, du fait de ses nombreuses prunelles. Mais ce ne sont que des rumeurs.  

Sa première apparence est tout simplement celle d'une bête.

Spoiler:

Sa deuxième et la plus inexploitée est celle du mi homme, mi bête. Iliyan ne l'a jamais particulièrement appréciée et la trouve que peu pratique. D'ailleurs il ne reprend que très rarement sa forme animale. Beaucoup trop voyant. Et ce n'est pas dans ses habitudes de partir gambader en montagne. Nous nous intéresserons donc directement à sa forme de tous les jours :  


Jeune hybride que l'on situerait dans la vingtaine, Iliyan a gardé plusieurs caractéristiques de sa première vie. La pâleur de sa peau, ses cheveux noirs corbeaux, sa taille relativement petite, ne dépassant pas le mètre 70, sa carrure peu imposante... Ses yeux dorés ne sont désormais plus ornés de cernes, mais de demi-lunes rouges. Sur son front, toutefois masqué par ses cheveux, se dessine un œil rouge en rappel des différentes pupilles qui ornent son corps d'animal. Ses oreilles sont percées et constamment décorées de longues boucles d'oreilles rouges. Sur sa tête se dressent deux cornes, toutefois plus petites, que le démon peut parfois cacher derrière un foulard blanc. A contrario, il lui arrive de temps en temps de les décorer, quand il se balade à visage découvert. Mais cela ne se produit qu'à de rares occasions. Ili aime se cacher derrière des masques aux connotations japonaises, croyant qu'ainsi personne ne le remarquera. Le jeune démon est pleinement conscient de sa tendance à dépendre des autres, ainsi, ses masques mettent une barrière entre lui et les autres.


Iliyan, loin de sa vie de négligence, est un être plutôt délicat, qui apprécie les belles choses, les belles matières, les beaux bijoux… Il aime en jouer et prend le temps de composer son apparence. Le jeune démon est souvent vêtu de kimonos blancs, agrémentés de bandes de tissus dorées, de pierres précieuses, de bijoux, de fleurs, d'un de ses masques favoris, de fantaisies en tout genre qui lui confèrent tout de même un style très animalier… Rien n'est plus réconfortant pour notre petit de démon qu'une matière soyeuse glissant sur sa peau jadis meurtrie.


Quant à son apparence humaine, Ili est resté relativement fidèle à celle qu'il avait à l'origine. En moins pâle, moins chétif, qui n'attire pas de pitié et qui ne donne pas envie de pleurer. Son enveloppe humanoïde est celle d'un jeune homme de 23 ans tout au plus, d'environ 1m75. Une chevelure en bataille noire, des yeux noirs et profonds, de longs cils noirs… Un monsieur tout le monde au style un peu passe partout. On ne le remarque pas, on ne se souvient pas de son visage… Un véritable fantôme qui parasite les foules sans que personne ne s'en aperçoive.

Iliyan… Est un extraterrestre qui un jour est tombé sur terre. Personne n’a jamais compris ce qu’il faisait là. Pas même lui. Quel était donc ce monde qu’il observait en silence ? Un monde effrayant, violent, triste et froid, duquel il préféra se détourner. Ili a toujours été un grand rêveur, qui passait des journées entières les yeux tournés vers le ciel. Encore aujourd’hui, dans un coin du palais, on peut l’apercevoir dissimulé derrière son masque à rêvasser pendant des heures et des heures. Que pouvait-il bien se passer dans cette petite tête ? Beaucoup se sont posés la question avant d’abandonner. Ili ne fait aucun effort. Ne témoigne d’attention à personne. Ce garçon ne ressent rien. En toutes circonstances il faisait preuve d’une indifférence cruelle à l’égard des joies et des malheurs de son ancien monde. Avait-il des amis ? Bien sur que non. Aimait-il sa famille ? Beaucoup se le demandaient. Est-ce que malgré tout certaines personnes parvenaient à l’aimer ? Comment pourrait-on aimer quelqu’un qui pourrait vous enjamber alors que vous êtes en train de vous étouffer ?

Le fait est qu’Ili n’a jamais rien ressenti. Il est un trou noir à lui tout seul. Il ne faisait que subsister dans un monde auquel il n’appartenait pas. Qu’il ne comprenait pas. Ce n’est qu’à l’article de la mort qu’il eut sa première et véritable réaction. Lorsqu’il tua un homme. Depuis Ili a compris. A compris qu’il était un être à part, qui devait apprendre par cœur les règles sociales pour les appliquer à la lettre sans se poser de questions, qui devait apprendre par cœur les différents comportements, patterns faciaux et les réactions que l’on devait avoir en congruence… En tant que démon, Ili a tout appris. Mais toutes ses pensées ne sont que des descriptions objectives des événements et des mesures à prendre en conséquences. Son indifférence est toujours des plus totales. Mais Ili a appris comment bien se comporter. Et il sait maintenant comment éliminer les obstacles qui entravent le bon fonctionnement des choses. Ce nouveau né n’a aucune pitié, tout comme il n’a aucune empathie. Il n’a rien, en fait. Ce n’est qu’une page blanche qui de temps en temps se laisse tâcher d’encre.

Parce qu'Ili se sait vulnérable et faible, il érige des barrières entre lui et les autres. Pour la première raison qu’il se fiche bien du sort d’autrui, pour la deuxième qu’il se sait facilement manipulable. Ili est déjà tombé sous le charme d’une personne un jour, il a tout fait pour lui plaire, car il n’y avait rien de plus dramatique pour lui que d’être abandonné. Laissé pour compte. Il développa une totale dépendance à son égard, une dépendance qui le mena à sa perte. Plus jamais le démon ne souhaite revivre un tel désastre et il sait , mieux que personne, que cette menace lui pend au nez. Alors, il s’investit totalement dans son boulot, dans l’étude des plantes médicinales, dans l’élaboration de poisons, dans la recherche… Quand son âme n’est pas assujettie à autrui, Ili est une personne très vive d’esprit et intelligente. Méticuleuse, professionnelle. Chose qu’il n’aurait jamais cru en tant qu’humain. Son expertise fut telle qu’Ili put entrer au palais royal, là où régnait la belle et redoutable Lilith. Qui elle aussi avait tué ses démons – littéralement et sans mauvais jeux de mots. Sachant qu’il ne pourrait que très peu l’approcher, Ili lui était totalement dévoué. Son application à mener ses tâches, à apporter son aide à la reine, l’aidait à se maintenir à l’écart des autres. A l’écart d’un potentiel manipulateur qui pourrait malencontreusement l’apercevoir derrière son masque.

Ili ne se laissera plus avoir. Plus personne ne lui fera du mal. A l’abri des murs de ce palais, il découvre enfin les joies d’une vie sans violence à son égard, malgré le contexte actuel. Une vie où il obtenait de la reconnaissance et où il pouvait s'habiller de belles choses. Une vie dans laquelle il ne passait pas tout son temps à rêver d’être ailleurs.

Classe : Moyenne/Supérieure

Sous race : Hybride

Langue(s) parlée(s) : Démonique et Anglais

Portails connus : Enfers & Terre

Métamorphose : Comme tout hybride, Ili possède quatre apparences, une totalement animale, une semi-animale, son apparence de tous les jours avec quelques caractéristiques de bête comme ses cornes et une forme totalement humanoïde.

Maîtrise du miasme  : Plutôt bonne, même si ce n'est pas sa spécialité.

Type d'aura : Vide, froide, neutre.

Régénération : Moyenne mais efficace.

Capacités au corps à corps et force physique : Ili n'a jamais exploité sa force et n'a d'ailleurs jamais fait preuve de brutalité physique. Il ne sait pas se battre. Sa force pure n'en reste pas moins celle d'un démon de classe moyenne/supérieure.

Capacités en arme : Iliyan sait se servir de quelques armes à feu du monde des humains. Ce ne sont que des connaissances rudimentaires, mais suffisantes pour ôter la vie d'une personne. Si le démon doit s'en prendre à quelqu'un, il préfère la manière douce… Une force plus intellectuelle qui le préserverait de tout contact violent. Comme les poisons.

• Ce ne sont pas ses aptitudes au combat ou sa force qui ont conduit Ili au palais royal. Mais ses connaissances en médecine. Le petit est incollable sur le sujet, sait parfaitement ce qu'il fait et cherche chaque jour à créer de nouveaux remèdes ou de nouveaux poisons. De ce fait il est également passionné par les plantes et répertorie jour et nuit leurs multiples effets ainsi que les comptes-rendus de ses expériences.

• En sa qualité d'hybride phylisiaris, le démon est parfois considéré comme un porte bonheur, un signe de force, de future victoire ou de richesse. Pour ne pas s'attirer le mauvais œil la plupart des démons n'ont jamais trop embêté Ili, à contrario des humains. D'ailleurs, certains bruits courent que son entrée au palais a été influencée par son statut de Phylisiaris, dame Lilith aurait-elle besoin que la chance soit de son côté ? Quoiqu'il en soit, même si ces dires étaient vrais, personne ne l'avouera jamais.

Famille bulgare exportée depuis trois générations aux Etats-Unis dans le comté de l’Illinois. Famille nombreuse. Beaucoup trop nombreuse. Mère aux abonnés absents. Mère bipolaire. Père irresponsable, désorganisé, dépassé par les événements. La fratrie compte trois frères et deux sœurs. Iliyan est le troisième né. Le plus désorganisé. Le plus irresponsable. Raison pour laquelle son paternel l’a sans doute pris en grippe. Mais ce n’est que pour lui faire entendre raison qu’il l’attrape un peu violemment. Qu’il le secoue de toutes ses forces. Et c’est ainsi que des bleus se dessinent parfois sur ses bras. Mais ce père ne fait que se soucier de lui. Rien d’autre.

Travel the world and the seven seas…

Tout le monde devait mettre la main à la pâte pour survivre. Chacun usait de combines pour récolter de l’argent ici et là ou pour manger à tous les râteliers. Mais pas Ili. Ili a toujours vécu le nez en l’air. La tête dans les nuages, préférant vivre sur la lune plutôt que dans sa propre réalité. Elle était bien trop difficile à supporter, alors le garçon se contentait de tout ignorer. Une indifférence parfois cruelle à l’égard de ses frères et sœurs qui tentaient tant bien que mal de se jouer des services sociaux. Personne ne parvenait à entrer dans son univers où rien n’avait d’importance. Où il n’existe aucune empathie. Ili était un garçon silencieux et calme, que l’on pensait tolérant et réfléchi parce qu’il gardait le silence. Même lorsqu’on le provoquait ou qu’il prenait un coup. On le pensait faible et peureux, parce qu’il ne disait rien. Il était une victime idéale. Mais qui réagissait bien trop peu pour qu’on s’acharne sur elle. Ili n’était pas intéressant. D’ailleurs, on le voyait à peine. Personne ne l’aimait. Et il n’aimait personne.


Everybody’s looking for something…

Son univers était vide. Sans aspiration. Sans rêve. Sans espoir. Il n’était qu'une coquille vide qui subsistait en ce monde. Qui s’inventait des vies dans lesquelles il ferait bon d’exister. Les étoiles l’avaient aveuglé. Il fallait le raisonner. Parce que sa famille avait besoin de son aide. Chaque contribution était précieuse… Mais lui ne faisait rien et profitait de tout. Alors, comme la manière forte n’avait aucun effet sur lui, sa sœur aînée, épuisée et excédée de devoir porter tout le monde à bout de bras, décida dans un accès de colère de le mettre à la porte. Oh, c’était provisoire. Seulement pour un, deux jours… Histoire de lui faire comprendre la chance qu’il avait d’avoir un toit au dessus de la tête et à quel point il était précieux de le garder. Ce n’était que pour le faire redescendre sur terre. Ili avait 14 ans. Ili n’avait nul part où aller, ni personne chez qui crécher. Car il n’avait laissé personne l’approcher. Et que personne n’aimait les êtres froids et vides tel que lui. Alors Ili écuma les rues, à la recherche d’un endroit où s’asseoir. Où il n’y avait pas trop de vent. Où il pouvait voir le ciel. Où il ne serait pas vu. Quelqu’un l’a vu. Une personne qui allait le sortir de son état d’errance pour l’emmener vers des chemins encore plus sombres.


Some of them want to use you…

Iliyan était en réalité une personne influençable. Une personne neutre. Sans avis ni pensées, qui attendait juste qu’on lui dicte sa ligne de conduite. Durant ces heures à errer, le garçon avait fait une rencontre. Un certain Ivan de cinq ans son aîné. Une personne charismatique qui, ne sait-on de quelle manière, avait hypnotisé notre cher petit Ili. Dès lors, ses proches n’eurent plus aucun reproche à lui faire. Le troisième né avait compris. Il rapportait à présent un peu d’argent. Sa sœur avait réalisé l’impensable. Mais à quel prix ? Où travaillait-il ? Que s’était-il passé ? Nul ne le savait ou plutôt… Nul ne voulait le savoir. Car après tout c’était évident. Cette famille ne pouvait pas s’en sortir en se comportant seulement comme des honnêtes gens. Et Ili, comme son frère cadet, s’était simplement mis à dealer lui aussi. Ou plutôt, surveillait les alentours pendant les transactions. Signalait la présence des flics. Ainsi il rapportait très peu, mais très peu était déjà amplement suffisant comparé au néant. C’est ainsi qu’Ivan, dealer aguerri, membre d’une organisation un peu étrange, planta ses griffes dans la peau du frêle et innocent petit Ili. Loin d’être bête pourtant. Il savait qu’il n’était qu’un pion un peu naïf et avait compris le manège d’Ivan. Le problème étant qu’il l’idéalisait en silence. Si bien qu’on le pensait un peu ahuri. Mais Ili aurait tout fait pour plaire à Ivan. Pour ne pas qu’il l’abandonne, si bien que ça lui importait peu d’être considéré comme un objet jetable. Contrairement aux apparences, ce ne fut pas cet Ivan qui le conduisit à sa fin. Lui n’avait fait que lui montrer le chemin.


Some of them want to get used by you…

Ainsi s’écoulèrent deux longues années. Ili s’était totalement intégré à la bande, c’était à peine s’il rentrait encore chez lui. Et personne n'a jamais cherché à garder contact. Il n'était qu'un fantôme qui venait de disparaître. Lentement mais sûrement, Ivan avait solidifié l’emprise qu’il avait sur lui. Mais encore une fois, son bourreau n’était pas lui. Non, son bourreau, le chef de ce minable petit gang, venait justement de sortir de prison. Ce fut avec une joie non dissimulée qu’il retrouva sa bande de bras cassés qui l’acclamait, le craignait et surtout le prenait pour un vrai boss. Et quelle fut sa surprise, à ce charmant monsieur très éclairé, de découvrir du sang frais à son arrivée. Du sang neuf et naïf. Un type un peu chétif. Un peu trop pâle. Un peu trop paumé. Beaucoup trop stupide pour avoir suivi de son plein gré la voie qui le guidera vers les enfers. Nous parlons bien évidemment d’Ili. Monsieur boss s’éprit immédiatement de lui. D’une passion si intense qu’il ne pouvait s’empêcher de le prendre pour cible. De le victimiser, l’humilier, jusqu’à ce que ce visage inexpressif se torde de honte, de douleur ou de désespoir… Non, le désespoir Ili ne connaissait pas ça… Et il avait rencontré la première personne qui ne se lassait pas de lui. Petit à petit ses soi-disant collègues s’éloignèrent de lui. Ivan y compris. Ili, mon pauvre Ili, était devenu le jouet du boss et personne ne touche au jouet du boss.


Some of them want to abuse you…

Dès lors, on ne mesura plus l’étendue des bleus sur ses bras, car quand on aime on ne compte pas. Iliyan n’avait nul part où se cacher. Ne recevait aucune aide. C’est à peine si on le regardait. Personne ne savait quand les coups allaient tomber. Personne ne savait quand il allait se briser. Mais cette brindille, écorchée par l’angoisse et la peur qui la rongeaient de l’intérieur, résistait. Cette brindille était bien plus forte qu’on ne le pensait. Malgré tout, cette appréhension constante qui l’habitait finit par consumer chacune de ses cellules. Ili en perdit un peu la tête. Par moment, il voyait son tortionnaire comme un héros. Une personne toute puissante qu’il idéalisait. Le lendemain il le percevait comme un déchet, un moins qui rien et l’imaginait le soir découpé dans des cartons. Réduit au statut d’attraction, Ili vivait au gré des sauts d’humeur de cet odieux personnage. Qu’il soit contrarié ou même heureux, l’adolescent faisait office de punching ball. Riposter ? Et pour quoi faire ? S’enfuir ? Mais pour aller où ? Le garçon se sentait pris au piège. L’emprise mentale que Mr Boss exerçait sur lui le fit disjoncter. Pris au piège, Ili en vint à croire qu’il n’avait aucun échappatoire et se mit lui-même en captivité. Pire, il se convainquit qu’il n’était pas si mal que ça ici. Que tout finirait par passer. Qu’après tout il ne méritait pas mieux. Et si tout était de sa faute ? Était-il encore en mesure de penser ? Le petit d’homme en vint même à lui trouver des excuses, tandis qu'il rêvait de lui tirer une balle dans l’crâne.


Some of them want to be abused….

Ha, pauvre créature... Fatiguée et lasse... Sans repère. Son monde intérieur s’était écroulé, mis en pièces et piétiné par un seul homme. Même son esprit ne parvenait plus à s’échapper. Notre grand rêveur n’avait plus de refuge. Tous ses démons qu’il avait pris grand soin d’enfermer à double tours refirent surface, ne rencontrant plus aucune résistance. Les coups quant à eux se faisaient de plus en plus fréquents et puissants. Sa peau n’était que bleus et plaies. Son visage était tuméfié. Ses os la plupart du temps brisés. Une maigreur à faire pâlir un cadavre. Les revenants eux-mêmes n’en revenaient pas. Cette pauvre chose avait à peine dépassé les 17 ans quand le coup de grâce fut donné. Mais, oh surprise, son tortionnaire ne fut pas le meurtrier. Un soir d’hiver, après une énième « correction » d’une violence remarquable, Ili péta les plombs. Il avait atteint ses limites et en avait pleinement conscience. C’était le moment d’agir. Le moment de l’emporter avec lui. Au prochain coup, tout sera terminé. Alors, il attendit patiemment et calmement de pouvoir mettre le main sur une arme. Tout le monde le pensait résigné. Parce qu’il était faible et silencieux. Alors dans un moment d’inattention, le garçon désespéré s’empara d’une arme à feu. Le garçon désespéré attendit le moment propice. Quand son tortionnaire se retrouva seul avec lui, il lui tira une balle. Puis deux. Puis trois. Le garçon désespéré savait qu’il n’échapperait pas au courroux de ses collègues. Il savait qu’il était un homme mort. Alors le garçon désespéré déposa le flingue sur sa tempe et tira. Le visage toujours aussi inexpressif.


Sweet dreams are made of this…. Who am I to disagree ?

Et c’est ainsi que le garçon désespéré se réincarna en démon. Qui aurait cru que cette âme vide et torturée, que ce frêle et pâle petit d’homme avait en lui du sang démoniaque. Du sang démoniaque qui lui offrait la possibilité de vivre une autre vie. Loin des personnes qui l’avaient toujours indifféré. Loin des personnes qui l’avaient mené à sa fin. Loin de la personne qu’il avait tuée avant de se donner la mort. Sa vie d’humain, alors qu’elle avait à peine commencé, prit donc fin en 1970. De ce fait, le bébé démon ne connut rien d’autre que le règne de Lilith, auquel il adhéra immédiatement. Peu lui importait son prédécesseur, il ne le connaissait pas et se fichait bien de le connaître. Son corps avait beau être tout nouveau, son âme était toujours vide et toujours en quête d’une personne à suivre aveuglément. Cette personne fut bêtement et simplement Lilith. L’incarnation du pouvoir et de le royauté. Ses intentions envers les humains étaient claires, mais ça Ili s’en contrebalançait. Il n’avait jamais été sensible à la peine des autres, pas même à celle des membres de sa famille. Et les humains auxquels il s’était intéressé l’avaient utilisé et torturé. Il se fichait bien de ces humains, ce petit bébé démon qui venait de trouver les sept boules de cristal. Priez pour qu’il ne s’en serve pas.


Travel the world and the seven seas…

C’est en apprivoisant son statut d’hybride que le démon silencieux s’intéressa à la médecine. Loin de tous ceux qui avaient brouillé son esprit. Les hybrides Phylisiaris, en créatures discrètes sources de multiples rumeurs, ne réclamèrent à aucun moment cet enfant. La plupart des membres de cette famille vivant parmi les bêtes. Quant à Iliyan il ne repartit pas sur ses terres natales, s'il n'avait pas aimé sa première famille, pourquoi aimerait-il la deuxième ? Son cœur était toujours aussi vide, froid, indifférent. Iliyan vécut ses années d’études comme un pèlerinage qui lui purifia l’esprit. Si auparavant il passait son temps à rêver, aujourd’hui il le passait à étudier. Son éducation de démon fut bien plus enrichissante que son éducation humaine qu’il avait à peine considéré. D’ailleurs il ne se rendit pas, ou très peu, dans le monde des humains. Il ne voulait plus les approcher. Elles lui donnaient envie de vomir. Ces bêtes ignobles qui n’avaient fait que l’écorcher. C’est ainsi qu’à force d’acharnement et de méticulosité, que ce tout jeune médecin s’approcha du palais royal pour y soigner et prendre soin de ses résidents. Malgré son jeune âge, Ili était respecté pour ses compétences et pouvait par chance, de temps en temps, approcher la reine de plus près. Ce garçon désespéré était une personne vide, qui avait besoin d’une source d’inspiration pour survivre. Les étoiles. Ce garçon. Ou cette reine.